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Abellaires Empordanesos: une passion indispensable

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Abellaires Empordanesos: une passion indispensable

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  • Écrit par: Cristina Gaggioli
  • Journaliste et photographe, je suis née à Alella, mais chaque fois que je le peux, je m’évade dans les Pyrénées et à l’Empordà.

  • Date: 26/12/2023
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Quand la dénomination de votre projet professionnel comprend le nom du lieu où vous vivez, on en déduit que cette terre joue un rôle important dans votre vie et que l’un de vos objectifs sera très probablement sa préservation et sa conservation.

C’est le cas d’Abellaires Empordanesos, entreprise créée il y a quarante ans mais qui a gardé le même esprit qu’à ses débuts. En effet, la relève générationnelle a su conserver dans son travail l’amour de la terre natale et l’engagement à l’égard de l’environnement immédiat de ses aînés. La boutique que cette petite entreprise familiale tient à Garriguella est la porte d’entrée dans son monde. À la seule vue des rayonnages pleins de bocaux et petits pots, de la grande variété de produits qu’ils élaborent à partir de leur récolte et des ustensiles nécessaires à la manipulation du miel, on comprend aisément tout le travail qui se cache derrière. Marc Arumí, qui a pris les rênes du projet voilà déjà plus de dix ans, ne tarde pas à venir nous accueillir. « Je m’y consacre par accident. J’étais camionneur à Cardedeu mais, suite à la baisse d’activité, j’ai commencé à aider mon beau-père dans les vignes et l’élevage des abeilles. Je n’ai pas tellement aimé la vigne », se souvient-il, « mais j’ai adoré les abeilles ».

Santa Pau. Jordi Roca. Arxiu Imatges PTCBG 1

Santa Pau. Jordi Roca. Arxiu Imatges PTCBG

Il faut dire que, pour cet apiculteur venu de Valls et implanté dans l’Empordà, « la manière dont travaillent les abeilles est passionnante : c’est un miracle qu’en seulement deux mois, elles fassent du miel ». Il n’en dit rien mais, à la manière dont il s’approche d’elles et raconte leurs dynamiques, on en déduit que sa relation avec les abeilles va bien au-delà. « Regarde, aujourd’hui, elles sont contentes ! », nous dit-il. Nous lui demandons comment il le sait et il s’en explique. « Après des années passées à leur côté, tu apprends à sentir leur état d’âme. Par temps clair et doux, tu peux t’en approcher, mais quand il fait du vent, elles sont énervées. La tramontane les affecte ! ».

Marc le sait car beaucoup de ses abeilles vivent dans des lieux très exposés. Il a des ruches dans une vingtaine d’endroits, notamment le cap de Creus, le massif des Albères, le massif des Salines près de Maçanet de Cabrenys ou Les Dunes à Torroella de Montgrí, et il allie production conventionnelle et bio. Tous ces emplacements ont toutefois un point commun : les fleurs. Marc cherche les endroits les mieux appropriés en fonction des fleurs qui y poussent, c’est la raison pour laquelle il peut faire autant de variétés de miel : de thym, de romarin, de châtaigner, de bruyère, d’arbousier, d’eucalyptus, d’acacia et un tas d’autres. Mais il aime aussi les combiner et faire des miels polyfloraux.

Maria Geli i Pilar Planaguma PTCBG. Arxiu Imatges PTCBG

Maria Geli i Pilar Planagumà. Arxiu Imatges PTCBG

Cependant, l’emplacement des ruches n’est pas le seul facteur qui doit s’adapter aux besoins des abeilles. Il en est de même du travail de Marc et son équipe. « La journée d’un apiculteur en janvier n’a rien à voir avec celle d’avril ou juillet. En hiver, les abeilles se reposent et nous, nous préparons le matériel pour le printemps. Dès que la douceur s’installe, le branle-bas commence car ces petites bêtes s’agitent, les naissances se multiplient et les ruches se remplissent. Ça te fait oublier les mauvais souvenirs d’avoir eu à récolter des ruches pleines d’abeilles mortes ».

 

Car ces dernières années, certains « maux », pour reprendre ses dires, ont mis des bâtons dans les roues de l’apiculture. « Avec le changement climatique, tout est chamboulé. Avant, il faisait froid de novembre à février, les abeilles produisaient au printemps et remettaient ça après l’été avec des fleurs d’automne. Mais aujourd’hui, nous avons des printemps et des automnes exagérément courts et la chaleur de l’été se poursuit presque jusqu’en décembre. Nous avons perdu la deuxième récolte, celle d’automne. » Certains experts prévoient que l’apiculture risque de disparaître si la chaleur persiste. Et si les abeilles disparaissent, la pollinisation ne se fait plus, la production de fruits et légumes diminue et le prix des denrées alimentaires augmente.

Santa Pau. Jordi Roca. Arxiu Imatges PTCBG

Santa Pau. Jordi Roca. Arxiu Imatges PTCBG

Un futur peu prometteur qui nous oblige à prendre conscience de la nécessité de respecter l’environnement, de mettre à profit ce qui est à notre portée et de valoriser plus que jamais les petits producteurs qui travaillent de manière constante et efficace, comme les abeilles. Abellaires Empordanesos est un très bon exemple de travail bien fait qui, d’ailleurs, leur a valu le label Girona Excel·lent pour leur miel mille fleurs, leur petite récolte de miel de bruyère et leur miel bio du parc naturel du cap de Creus. Entrez, comme nous, dans leur boutique de l’Empordà, goûtez leurs miels et appréciez, peut-être avec surprise, la différence de douceur qu’il y a entre chacun d’eux.

 

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Santa Pau. Jordi Roca. Arxiu Imatges PTCBG

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